Brazil sera toujours Brazil

Sam Lowry est un doux rêveur dans un monde de brute. Il est un engrenage du rouleau compresseur administratif d’un pays futuriste et totalitaire, son pays. Pourtant lui le totalitarisme, les cameras, les arrestations et la torture ca lui en touche une sans faire bouger l’autre même s’il n’y participe pas, il n’est qu’archiviste.
Tout ce qu’il veut, c’est qu’on le laisse mener sa petite vie tranquille et surtout qu’on le laisse rêver. Rêver, c’est tout ce qu’il a pour s’échapper de ce monde dont il ne veut pas faire partie. En même temps, tous les soirs, il voit la femme de ses rêves et vole à son secours ailé comme un ange et sapé comme un chevalier.
Alors moi Sam je le comprends quand il ne veut pas voir sa mère qui tient absolument le caser avec la fille d’une amie, quand il aide ce brave chauffagiste à s’enfuir après que ce dernier l’ai aidé clandestinement. Et surtout, je le comprends quand lorsqu’il croise la femme de ses rêves en chair et en os, il décide de tout mettre en œuvre pour l’aider et la conquérir.

Brazil c’est la plongée de Sam dans l’enfer d’un pays qui n’aurait pas du être le sien. Il va tout au long des 2 heures 20 de l’œuvre de Terry Gilliam tenter de donner un sens à sa vie en devenant peu à peu un rebelle, et donc rejeté par un pays pour lequel il a sacrifié sa personnalité.

Brazil, c’est déjà une ambiance visuelle absolument folle. Niveau mis en scène, on est la aussi comblé avec des contre plongés de folies, des travelling incroyable ( regardez-la première scène se déroulant aux archives, vous comprendrez ) mais aussi une maitrise du cadre tout en subtilité et une direction d’acteurs de haut vol.

Brazil c’est aussi un humour incroyablement corrosif, le genre d’humour ou un pauvre homme du nom de Buttle est arrêté puis tué à cause d’une mouche tombé dans la machine a écrire servant à imprimer les avis à l’encontre d’un monsieur Tuttle. Il y a de l’absurde, des gags visuels, des dialogues d’une précision d’orfèvre, et ce, sans tomber dans une redite des monty pytons.

Brazil, c’est surtout un film politique et libertaire qui crache un violent mollard à la figure du securitarisme, de l’administration et de la peur de l’autre.

Brazil, c’est enfin une fin. Pas une fin comme les autres non, là, on est face à un final qui te met deux mandales et te laisse sans voix.

Alors certes, il est possible de pester sur quelques petits problèmes de rythme ou quelques effets visuel un peu vieillissant, mais ca serait oublié qu’on sort de Brazil vidé, extrêmement heureux d’avoir assisté à un grand moment de cinéma, mais aussi terriblement bouleversé par une histoire poignante et sans fausses notes.

Brazil ce n’est pas un film. C’est mon film, celui que je chéris parmi les milliers que j’ai visionnés. Parce qu’il me flatte la rétine,me parle de thèmes qui me passionne et me fait pleurer alors que résonne sur un air de samba « There’s one thing I’m certain of Return I will to old Brazil ».

Brazil, c’est le cinéma avec un grand C, l’amour avec un grand A, le politique avec un grand P et des larmes avec un grand mouchoir.

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